ROBERT PUTTEMANS, architecte ou la passion de la mesure

La trajectoire de Robert Puttemans est celle de nombreux architectes et artistes de toutes disciplines appartenant à la génération d'hommes et de femmes nés vers 1900, qui traversèrent les terribles soubresauts de deux guerres mondiales, la crise économique de 1929 et des crises morales et politiques sans précédent dans l'histoire. L'architecture connut la remise en cause des traditions et de leurs symboles formels, l'irruption de vagues successives de mouvements qui revendiquaient d'appartenir à l'une ou l'autre avant-garde ou, au contraire, la stabilité d'une expression éternelle du Beau. Il y eut la révision du rôle même de l'architecte dans un "Système des beaux-arts" (pour reprendre le titre d'un ouvrage d'Alain) qui commençait à vaciller, comme si ces vacillements étaient le signe quasi désespéré d'une société qui n'en finissait pas d'affronter des mutations radicales (...)

A travers son histoire personnelle, j'ai voulu raconter ici son drame quotidien, avec ses espoirs et ses désespoirs; c'est aussi la trajectoire d'un homme qui s'est défié de tout dogmatisme, alors que les radicalismes de toutes espèces fleurissaient (…)".

(Pierre Puttemans)

Pierre Puttemans, architecte et écrivain, se souvient de la vie de son père Robert Puttemans, architecte (1902- 1978).
Il retrace le parcours architectural de celui-ci le ponctuant d'anecdotes et d'impressions personnelles. Cette monographie mémorielle structurée s'appuie surtout sur un dépouillement d'archives inventoriées et personnelles léguées à l'auteur. Elle décrit de manière exhaustive et chronologiquement les différents projets réalisés ou non-réalisés, ses différentes collaborations au travers des périodes de l'avant-guerre et de l'après-guerre, significatives pour l'architecture contemporaine.
Robert Puttemans a collaboré à la construction du palais 5 de l'exposition universelle de 1935 à Bruxelles et des palais 7 et 11 de l'exposition universelle de 58. En 1956, son bureau obtient la reconstruction de l'aile sud du Musées royaux d'art et d'histoire.

Dès 1962, ses nombreuses réalisations transforment le campus du Solbosch à l'ULB. Il construit aussi l'Institut de Sociologie de l'avenue Jeanne. Grand admirateur de Le Corbusier, son vocabulaire est d'abord moderniste. Il préfère ensuite le « nouveau néo-classicisme » puis, à partir de 1958, il revient progressivement au modernisme. Sa dernière réalisation est sa maison personnelle à Lasne en 1968. Ce témoignage nous parle aussi de son enseignement et de ses engagements.