Matador : livraison d'un projet à Lille

Sur les Rives de la Haute Deûle à Lille une friche industrielle est réhabilitée à partir de la magnifique manufacture Le Blan-Laffont. Au bord du parc la mettant en valeur, le bureau Matador vient de livrer, en association avec l’agence deAlzua+, un édifice de bureau de 6.000m².

L’objet du concours consistait à projeter un ensemble de bureaux sur le site Euratechnologies à Lille. Les futurs usagers étaient encore inconnus, première contradiction potentielle. Dans ce partenariat public/privé, le promoteur désirait construire en bois tandis que le développeur et l’urbaniste promouvaient l’utilisation de la maçonnerie de terre cuite se référant au patrimoine industriel présent, seconde contradiction potentielle. Comment lever, voire transcender ces questions singulières? En les saisissant littéralement, le projet s’inaugure sur des questions de construction qui s’avèreront particulièrement inspirantes. Les exigences préalables contribueront à l’élaboration d’une ‘structure spatiale’ logique tant sur le plan de la construction que sur la liberté d’appropriation des futurs usagers.

Mais encore, parmi les qualités reconnues mises en place par le projet urbain, il en est une qui concerne particulièrement le site de l’édifice à projeter. En venant de très loin, on aperçoit pointer la flèche de la manufacture Le Blan-Laffont, château de l’industrie emblématique de la reconversion de cette vaste friche. Se rapprochant, le projet urbain remet en valeur une séquence s’étirant jusqu’au bord de la Deûle. Cette dernière s’incarne par une succession d’édifices typiques, tous construits en maçonnerie de terre cuite. Ces édifices se décalent tour à tour légèrement pour aboutir à un porche qui traverse la manufacture. La fenêtre proposée par le porche cadre très précisément le vide de la parcelle concernée par le projet, révélant dans le même temps sa responsabilité à l’égard de toute la séquence urbaine décrite. On comprend dès lors mieux le désir inaugural de maçonnerie de briques qui devient évident pour ne pas dire ‘immanent’.

En parachevant cette séquence maçonnée, le projet noue l’échelle la plus élémentaire, celle de la matière et du détail, avec l’échelle la plus ample, celle de l’histoire du tissu industriel de l’agglomération lilloise.